Le standard ATA (Advanced Technology Attachment)
est une interface standard permettant la connexion de périphériques
de stockage sur les ordinateurs de type PC.
Le standard ATA a été mis au point le 12 mai 1994
par l'ANSI (document X3.221-1994).
Malgré l'appellation officielle "ATA", ce standard est plus connue
sous le terme commercial IDE (Interface Drive Electronics) ou Enhanced IDE
(EIDE ou E-IDE).
Le standard ATA est originalement prévu pour connecter des disques durs,
toutefois une extension nommée ATAPI (ATA Packet Interface) a été
développée afin de pouvoir interfacer d'autres périphériques de stockage
(lecteurs de CD-ROM, lecteurs de DVD-ROM, etc) sur une interface ATA.
Depuis l'émergence de la norme Serial ATA (S-ATA ou SATA),
permettant de transférer les données en série, le
terme Parallel ATA (noté PATA ou P-ATA) remplace parfois l'appellation "ATA"
afin de marquer le contraste entre les deux normes.
La norme ATA permet de relier des périphériques de stockage
directement à la carte-mère grâce à une nappe IDE(en anglais ribbon cable)
généralement composée de 40 fils parallèles et de trois connecteurs (un connecteur pour la carte mère, généralement bleu,
et les connecteurs restants pour deux périphériques de stockage, respectivement noir et gris).
Sur la nappe un des périphériques doit être déclaré
comme maître (master), l'autre en esclave (slave). Par convention le
connecteur à l'extrémité (noir) est réservé au périphérique
esclave et le connecteur du milieu (gris) au maître.
Un mode appelé cable select (noté CS ou C/S) permet de
définir automatiquement le périphérique maître et l'esclave
pour peu que le BIOS de l'ordinateur supporte cette fonctionnalité.
La transmission des données se fait grâce à un protocole appelé
PIO (Programmed Input/Output) permettant aux périphériques d'échanger
des données avec la mémoire vive à l'aide de commandes gérées directement
par le processeur. Toutefois, de gros transferts de données peuvent rapidement imposer
une grosse charge de travail au processeur et ralentir l'ensemble du système.
Il existe 5 modes PIO définissant le taux de transfert maximal :
Mode PIO |
Débit (Mo/s) |
Mode 0 |
3.3 |
Mode 1 |
5.2 |
Mode 2 |
8.3 |
Mode 3 |
11.1 |
Mode 4 |
16.7 |
La technique du DMA (Direct Memory Access) permet de
désengorger le processeur en permettant à chacun des périphériques
d'accéder directement à la mémoire. On distingue deux types de modes DMA :
- Le DMA dit "single word" (en français mot simple) permettant de transmettre
un mot simple (2 octets soient 16 bits) à chaque session de transfert,
- Le DMA dit "multi-word" (en français mots multiples) permettant de transmettre
successivement plusieurs mots à chaque session de transfert.
Le tableau suivant liste les différents modes DMA et les taux de transfert associés :
Mode DMA |
Débit (Mo/s) |
0 (Single word) |
2.1 |
1 (Single word) |
4.2 |
2 (Single word) |
8.3 |
0 (Multiword) |
4.2 |
1 (Multiword) |
13.3 |
2 (Multiword) |
16.7 |
Le standard ATA est à l'origine basé sur un mode de transfert asynchrone,
c'est-à-dire que les envois de données
sont cadencés à la fréquence du bus et se font à chaque front montant
(en anglais rising edge) du signal de l'horloge (strobe) :
Pour augmenter le taux de transfert des données il peut donc sembler
logique d'augmenter la fréquence du signal d'horloge. Toutefois sur une interface où
les données sont envoyées en parallèle
l'augmentation de la fréquence pose des problèmes d'interférence électro-magnétiques.
Ainsi l'Ultra DMA (parfois noté UDMA) a été pensé dans le but d'optimiser au
maximum l'interface ATA. La première idée de l'Ultra DMA consiste à utiliser
les front montants ainsi que les fronts descendants (falling edges) du signal pour les transferts
soit un gain de vitesse de 100% (avec un débit passant de 16.6 Mo/s à 33.3 Mo/s).
De plus l'Ultra DMA introduit l'utilisation de codes CRC
pour détecter les erreurs de transmission. Ainsi les différents modes Ultra DMA définissent
la fréquence de transfert des données. Lorsqu'une erreur est rencontrée (lorsque le CRC reçu
ne correspond pas aux données) le transfert passe dans un mode Ultra DMA inférieur, voire sans Ultra DMA.
Mode Ultra DMA | Débit (Mo/s) |
UDMA 0 | 16.7 |
UDMA 1 | 25.0 |
UDMA 2 (Ultra-ATA/33) | 33.3 |
UDMA 3 | 44.4 |
UDMA 4 (Ultra-ATA/66) | 66.7 |
UDMA 5 (Ultra-ATA/100) | 100 |
UDMA 6 (Ultra-ATA/133) | 133 |
A partir de l'Ultra DMA mode 4 un nouveau type de nappe a été introduit afin
de limiter les interférences ; il s'agit d'une nappe ajoutant 40 fils de masse (soit un total de 80), entrecalés
avec les fils de données afin de les isoler et possédant les mêmes conecteurs que la nappe de 40 fils.
Seuls les modes Ultra DMA 2, 4, 5 et 6 sont réellement implémentés
par les disques durs.
Le standard ATA se décline en plusieurs versions, ayant vu le jour successivement :
Le standard ATA-1, connu sous le nom de IDE, permet la connexion de deux périphériques
sur une nappe de 40 fils et propose une transmission 8 ou 16 bits
avec un débit de l'ordre de 8.3 Mo/s. ATA-1 définit et supporte
les modes PIO (Programmed Input/Output) 0, 1 et 2 ainsi que les modes DMA (Direct Memory Access) 0, 1 et 2.
Le standard ATA-2, connu sous le nom de EIDE (parfois Fast ATA, Fast ATA-2 ou Fast IDE),
permet la connexion de quatre périphériques sur une nappe de 40 fils et propose une transmission 8 ou 16 bits
avec un débit de l'ordre de 16.6 Mo/s.
ATA-2 permet le support des modes PIO 0, 1, 2, 3 et 4 et modes DMA 0, 1 et 2.
De plus, ATA-2 définit permet de repousser la limite de la taille maximale de disque
de 528 Mo imposée par la norme ATA-1 à 8.4 Go grâce au LBA (Large Block Addressing).
La norme ATA-3 apport peu de nouveautés si ce n'est le S.M.A.R.T
(Self Monitoring Analysis and Reporting Technology, noté également SMART),
dont le but est (théoriquement) de prévenir l'usager de l'imminence d'une
défaillance matérielle du disque.
ATA-3 n'introduit pas de nouveau mode mais supporte
les modes PIO 0, 1 et 2 ainsi que les modes DMA 0, 1 et 2.
Le standard ATA-4, ou Ultra-ATA/33, a été défini en 1997
ATA-4 modifie également le mode LBA afin de porter la capacité maximale des disques à 137 Go.
En 1999 le standard ATA-5 définit deux nouveaux modes de transfert :
Ultra-DMA mode 3 et 4 (le mode 4 est aussi appelé Ultra ATA/66 ou Ultra DMA/66)
De plus il propose la détection automatique du type de nappes utilisées (80 ou 40 fils).
Depuis 2001 ATA-6 définit le support de l'Ultra DMA/100
(aussi appelé Ultra DMA mode 5 ou Ultra-ATA100) permettant d'atteindre des
débits théoriques de 100 Mo/s.
D'autre part ATA-6 définit une nouvelle fonctionnalité, appelée
Automatic Acoustic Management (AAM), permettant d'ajuster automatiquement la vitesse d'accès aux disques
supportant cette fonction afin d'en réduire le bruit de fonctionnement.
Depuis 2002 ATA-7 définit le support de l'Ultra DMA/133
(aussi appelé Ultra DMA mode 6 ou Ultra-ATA133) permettant d'atteindre des
débits théoriques de 133 Mo/s.
Vous pouvez trouver toutes les spécification techniques sur le site du T13, organisme
chargé de maintenir le standard ATA :
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