Le Compact Disc a été inventé par Sony © et Philips © en 1981 afin
de constituer un support audio compact de haute qualité permettant un accès
direct aux pistes numériques. Il a été officiellement
lancé en octobre 1982. En 1984, les spécifications du Compact Disc
ont été étendues (avec l'édition du Yellow Book) afin de
lui permettre de stocker des données numériques.
Le CD (Compact Disc) est un disque optique de 12 cm de diamètre et de 1.2 mm d'épaisseur
(l'épaisseur peut varier de 1.1 à 1.5 mm)
permettant de stocker des informations numériques, c'est-à-dire correspondant à 650 Mo de données informatiques (soient 300 000 pages dactylographiées)
ou bien jusqu'à 74 minutes de données audio. Un trou circulaire de 15 mm de diamètre
en son milieu permet de centrer le CD.
Le CD est constitué d'un substrat en matière plastique (polycarbonate)
et d'une fine pellicule métallique réfléchissante (or 24 carat ou alliage d'argent).
La couche réfléchissante est recouverte d'une laque anti-UV en acrylique créant un film protecteur pour les données.
Enfin, une couche supplémentaire peut être ajoutée afin d'obtenir une face supérieure imprimée.
La couche réfléchissante possède de petites alvéoles. Ainsi lorsque
le laser traverse le substrat de polycarbonate, la lumière est réfléchie sur la couche
réfléchissante, sauf lorsque le laser passe sur une alvéole, c'est ce qui permet de
coder l'information.
Cette information est stockée sur 22188 pistes gravées en spirales (il s'agit en réalité d'une seule piste concentrique).
Les CD achetés dans le commerce sont pressés, c'est-à-dire que les alvéoles
sont réalisées grâce à du plastique injecté dans un moule contenant le motif inverse. Une couche métallique
est ensuite coulée sur le substrat en polycarbonate, et cette couche métallique est elle-même prise sous une
couche protectrice.
Les CD vierges par contre (CD-R) possèdent une
couche supplémentaire (située entre le substrat et la couche métallique)
composée d'un colorant organique (en anglais dye) pouvant être marqué (le terme
brûler est souvent utilisé) par un laser de forte puissance (10 fois celle nécessaire
pour la lecture). C'est donc la couche de colorant qui permet d'absorber ou non le faisceau de lumière
émis par le laser.
Les colorants les plus souvent utilisés sont :
- La cyanine de couleur bleue, donnant une couleur verte lorsque la couche métallique est
en or
- La pthalocyanine de couleur "vert clair", donnant une couleur dorée lorsque la couche métallique est
en or
- L'AZO, de couleur bleu foncé
Etant donné que l'information n'est plus stockée sous forme de cavité
mais par une marque "colorée", une pré-spirale (en anglais pre-groove) est
présente dans le support vierge afin d'aider le graveur à suivre le chemin en spirale, ce
qui évite la présence d'une mécanique de précision sur les graveurs de CD-R.
D'autre part, cette spirale ondule selon une sinusoïdale, appelée wobble,
possédant une amplitude de +/-0.03µm (30 nm) et une fréquence de
22,05kHz. Le wobble permet de donner une information au graveur sur la vitesse à laquelle
il doit graver. Cette information est appelée ATIP (Absolute Time in PreGroove).
La tête de lecture est composé d'un laser (Light Amplification by Stimulated
Emission of Radiation) émettant
un faisceau lumineux et d'une cellule photoélectrique chargée de capter le rayon réfléchi.
Le laser utilisé par les lecteurs de CD est un laser infra-rouge (possèdant une longueur
d'onde de 780 nm) car il est compact et peu coûteux. Une lentille située à proximité
du CD focalise le faisceau laser sur les alvéoles.
Un miroir semi-réfléchissant permet à la lumière réfléchie d'atteindre la cellule
photo-électrique, comme expliqué sur le dessin suivant:
Un chariot est chargé de déplacer le miroir de façon à
permettre à la tête de lecture d'accéder à l'intégralité
du CD-ROM.
On distingue généralement deux modes de fonctionnement pour la lecture
de CD :
- La lecture à vitesse linéraire constante (notée CLV soit constant linear velocity).
Il s'agit du mode de fonctionnement des premiers lecteurs de CD-ROM, basé sur le fonctionnement des lecteurs
de CD audio ou bien même des vieux tourne-disques. Lorsqu'un disque tourne, la vitesse des pistes situées
au centre est moins importante que celle des pistes situées sur l'extérieur, ainsi il est nécessaire
d'adapter la vitesse de lecture (donc la vitesse de rotation du disque) en fonction de la position
radiale de la tête de lecture. Avec ce procédé la densité d'information est la même
sur tout le support, il y a donc un gain de capacité.
Les lecteurs de CD audio possèdent une vitesse linéaire comprise entre 1.2 et 1.4 m/s.
- La lecture à vitesse de rotation angulaire constante (notée CAV pour constant angular velocity)
consiste à ajuster
la densité des informations selon l'endroit où elles se trouvent afin d'obtenir le même
débit à vitesse de rotation égale en n'importe quel point du disque. Cela crée donc une
faible densité de données à la périphérie du disque et une forte densité en son
centre.
La piste physique est en fait constituée d'alvéoles d'une profondeur de 0,168 µm, d'une largeur de 0.67 µm et de longueur variable.
Les pistes physiques sont écartées entre elles d'une distance d'environ 1.6µm. On nomme creux (en anglais pit)
le fond de l'alvéole et on nomme plat (en anglais land) les espaces entre les alvéoles.
Le laser utilisé pour lire les CD a une longueur d'onde de 780nm dans l'air.
Or l'indice de réfraction du polycarbonate étant égal à 1.55, la longueur d'onde du laser dans le polycarbonate
vaut 780 / 1.55 = 503nm = 0.5 µm.
La profondeur de l'alvéole correspond donc à un quart de la longueur d'onde du faisceau laser, si bien
que l'onde se réfléchissant dans le creux parcourt une moitié de longueur d'onde
de plus (un quart à l'aller plus un quart au retour) que celle se réfléchissant sur le plat.
De cette façon, lorsque le laser passe au niveau d'une alvéole, l'onde et sa réflection sont déphasées d'une demi-longueur d'onde
et s'annulent (interférences destructrices), tout se passe alors comme si aucune lumière n'était réfléchie.
Le passage d'un creux à un plat provoque une chute de signal, représentant un bit.
C'est la longueur de l'alvéole qui permet de définir l'information.
La taille d'un bit sur le CD, notée "T", est
normalisée et correspond à la distance parcourue par le faisceau lumineux
en 231.4 nanosecondes, soit 0.278 µm à la vitesse standard minimale
de 1.2 m/s.
D'après le standard EFM (Eight-to-Fourteen Modulation),
utilisé pour le stockage d'information sur un CD, il doit toujours y avoir
au minimum deux bits à 0 entre deux bits consécutifs à 1 et il ne peut y avoir
plus de 10 bits consécutifs à zéro entre deux bits à 1 pour éviter
les erreurs. C'est pourquoi la longueur d'une alvéole (ou d'un plat) correspond au minimum
à la longueur nécessaire pour stocker la valeur OO1 (3T, c'est-à-dire 0.833 µm)
et au maximum à la longueur correspondant à la valeur 00000000001 (11T, soit 3.054 µm).
Il existe de nombreux standards décrivant la façon selon laquelle
les informations doivent être stockées sur un disque compact, selon
l'usage que l'on désire en faire. Ces standards
sont référencés dans des documents appelés books
(en français livres) auxquels une couleur a été affectée :
- Red book (livre rouge appelé aussi RedBook audio): Développé
en 1980 par Sony et Philips, il décrit le format physique d'un
CD et l'encodage des CD audio (notés parfois CD-DA pour Compact Disc - Digital Audio).
Il définit ainsi une fréquence d'échantillonnage de 44.1 kHz et une résolution
de 16 bits en stéréo pour l'enregistrement des données audio.
- Yellow book (livre jaune): il a été mis au point en 1984 afin
de décrire le format physique des CD de données (CD-ROM pour Compact Disc - Read Only Memory).
Il comprend deux modes :
- CD-ROM Mode 1 , utilisé pour stocker des données avec un mode de correction
d'erreurs (ECC, pour Error Correction Code) permettant d'éviter les pertes de données dûes à une détérioration
du support
- CD-ROM Mode 2, permettant de stocker des données graphiques, vidéo ou audio compressées. Pour pouvoir
lire ce type de CD-ROM un lecteur doit être compatible Mode 2.
- Green book (livre vert): format physique des CD-I (CD Interactifs de Philips)
- Orange book (livre orange): format physique des CD inscriptibles. Il se décline
en trois parties :
- Partie I: le format des CD-MO (disques magnéto-optiques)
- Partie II: le format des CD-WO (Write Once, désormais notés CD-R)
- Partie III: le format des CD-RW (CD ReWritable ou CD réinscriptibles)
- White book (livre blanc): format physique des CD vidéo (VCD ou VideoCD)
- Blue book (livre bleu): format physique des CD extra (CD-XA)
Un CD-R, qu'il soit audio ou CD-ROM, est constitué, d'après le Orange Book,
de trois zones constituant la zone d'information (information area) :
- La zone Lead-in Area (parfois notée LIA) contenant uniquement des
informations décrivant le contenu du support (ces informations sont stockées
dans la TOC, Table of Contents).
La zone Lead-in s'étend du rayon 23 mm au rayon 25 mm. Cette taille est imposée par le besoin
de pouvoir stocker des informations concernant un maximum de 99 pistes. La zone Lead-in sert
au lecteur de CD à suivre les creux en spirale afin de se synchroniser avec les données présentes
dans la zone programme
- La zone Programme (Program Area) est la zone contenant les données. Elle commence à
partir d'un rayon de 25 mm, s'étend jusqu'à un rayon de 58mm et
peut contenir l'équivalent de 76 minutes de données.
La zone programme peut contenir un maximum de 99 pistes (ou sessions) d'une longueur minimale de 4 secondes.
- La zone Lead-Out (parfois notée LOA) contenant des données nulles (du silence pour un CD audio)
marque la fin du CD. Elle commence au rayon 58 mm et doit mesurer au moins O.5 mm d'épaisseur (radialement).
La zone lead-out doit ainsi contenir au minimum 6750 secteurs, soit 90 secondes de silence à la vitesse minimale (1X).
Un CD-R contient, en plus des trois zones décrites ci-dessus,
une zone appelée PCA (Power Calibration Area) et une zone PMA
(Program Memory Area) constituant à elles deux une zone appelé
SUA (System User Area).
La PCA peut être vue comme une zone de test pour le laser
afin de lui permettre d'adapter sa puissance au type de support. C'est grâce à cette zone
qu'est possible la commercialisation de supports vierges utilisant des colorants organiques et des couches
réfléchissantes différents.
A chaque calibration, le
graveur note qu'il a effectué un essai. Un maximum de 99 essais par media est
autorisé.
Le format de CD (ou plus exactement le système de fichiers) s'attache à décrire la manière selon laquelle les données
sont stockées dans la zone programme.
Le premier système de fichiers historique pour les CD est le High Sierra Standard.
Le format ISO 9660 normalisé en 1984 par l'ISO
(International Standards Organisation ) reprend le High Sierra Standard
afin de définir la structure des répertoires
et des fichiers sur un CD-ROM. Il se décline en trois niveaux :
- Niveau 1 :
Un CD-ROM formaté en ISO 9660 Level 1 ne peut contenir
que des fichiers dont le nom est en majuscule (A-Z), pouvant contenir des chiffres (0-9)
ainsi que le caractère "_". L'ensemble de ces caractères est appelé d-characters.
Les répertoires ont un nom limité à 8 d-characters et une profondeur limitée
à 8 niveaux de sous-répertoires. De plus la norme ISO 9660 impose que chaque fichier
soit stocké de manière continue sur le CD-ROM, sans fragmentation.
- Niveau 2 : Le format ISO 9660 Level 2 impose également que chaque fichier soit
stocké comme un flux continu d'octets, mais permet un nommage de fichiers plus souple en acceptant
notamment les caractères
@ - ^ ! $ % & ( ) # ~ et une profondeur de 32 sous-répertoires maximum.
- Niveau 3 :
Microsoft a également défini le format Joliet, une
extension au format ISO 9660 permettant
d'utiliser des noms de fichiers longs (LFN, long file names) de 64 caractères
comprenant des espaces et des
caractères accentués selon le codage Unicode.
Le format ISO 9660 Romeo est une option de nommage
proposée par Adaptec,
indépendante donc du format Joliet, permettant de stocker
des fichiers dont le nom peut aller jusqu'à 128 caractères mais ne supportant
pas le codage Unicode.
Le format ISO 9660 RockRidge est une extension de nommage au
format ISO 9660 lui permettant d'être compatible avec les systèmes de fichiers
UNIX.
Afin de pallier les limitations du format ISO 9660
(le rendant notamment inapproprié pour les DVD-ROM), l'OSTA
(Optical Storage Technology Association) a mis au point le format ISO 13346,
connu sous le nom de UDF (Universal Disk Format).
- Monosession : Cette méthode crée une seule session sur le disque et ne donne pas la possibilité
de rajouter des données ultérieurement.
- Multisession : Contrairement à la méthode précédente, cette méthode
permet de graver un CD en plusieurs fois, en créant une table des matières (TOC pour table of contents)
de 14Mo pour chacune des sessions
- Multivolume : C'est la gravure Multisession qui considère chaque session comme un volume séparé.
- Track At Once : Cette méthode permet de désactiver le laser entre deux pistes, afin
de créer une pause de 2 secondes entre chaque pistes d'un CD audio.
- Disc At Once : Contrairement à la méthode précédente,
le Disc At Once écrit sur le CD en une seule traite (sans pause).
- Packet Writing : Cette méthode permet la gravure par paquets.
Le lecteur CD-ROM est caractérisé:
- Par sa vitesse: celle-ci est calculée par rapport à la vitesse d'un lecteur de CD-Audio (150 Ko/s). Un lecteur
allant à 3000Ko/s sera qualifié de 20X (20 fois plus vite qu'un lecteur 1X)
- Par son temps d'accès. C'est le temps moyen qu'il met pour aller d'une partie du CD à une autre.
- Par son type: ATAPI (IDE) ou SCSI
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