Le codage binaire est très pratique pour une utilisation dans des appareils
électroniques tels qu'un ordinateur, dans lesquels l'information peut être
codée grâce à la présence ou non d'un signal électrique.
Cependant le signal électrique peut subir des perturbations (distortion, présence de bruit), notamment lors du
transport des données sur un long trajet. Ainsi, le contrôle de la validité des données
est nécessaire pour certaines applications (professionelles, bancaires, industrielles,
confidentielles, relatives à la sécurité, ...).
C'est pourquoi il existe
des mécanismes permettant de garantir un certain niveau d'intégrité des données,
c'est-à-dire de fournir au destinataire une assurance que les données reçues sont bien similaires aux
données émises. La protection contre les erreurs peut se faire de deux façons:
- soit en fiabilisant le support de transmission, c'est-à-dire en se basant sur une protection physique. Une liaison conventionnelle a généralement
un taux d'erreur compris entre 10-5 et 10-7.
- soit en mettant en place des mécanismes logiques de détection et de correction des erreurs.
La plupart des systèmes de contrôle d'erreur au niveau logique sont basés sur un ajout
d'information (on parle de "redondance") permettant de vérifier la validité
des données. On appelle somme de contrôle cette information supplémentaire.
C'est ainsi que des
systèmes de détection d'erreur plus perfectionnés ont été mis au point,
ces codes sont appelées
- codes autocorrecteurs
- codes autovérificateurs
Le contrôle de parité (appelé parfois VRC, pour Vertical Redundancy Check ou Vertical Redundancy Checking)
est un des systèmes de contrôle les plus simples.
Il consiste à ajouter un bit supplémentaire (appelé bit de parité)
à un certain nombre de bits de données appelé mot de code
(généralement 7 bits, pour former un octet avec le bit de parité) dont la valeur
(0 ou 1) est telle que le nombre total de bits à 1 soit pair. Pour être plus explicite
il consiste à ajouter un 1 si le nombre de bits du mot de code est impair, 0
dans le cas contraire.
Prenons l'exemple suivant:
Dans cet exemple, le nombre de bit de données à 1 est pair, le bit de parité est
donc positionné à 0. Dans l'exemple suivant, par contre, les bits de données étant en nombre impair, le bit de parité est à 1.
:
Imaginons désormais qu'après transmission le bit de poids faible (le bit situé à droite) de l'octet
précédent soit victime d'une interférence:
Le bit de parité ne correspond alors plus à la parité de l'octet: une erreur est détectée.
Toutefois, si deux bits (ou un nombre pair de bits) venaient à se modifier simultanément lors du transport
de données, aucune erreur ne serait alors détectée...
Le système de contrôle de parité ne détectant
que les erreurs en nombre impair, il ne permet donc de détecter que 50% des erreurs.
Ce système de détection d'erreurs possède également l'inconvénient majeur
de ne pas permettre de corriger les erreurs détectées (le seul moyen est d'exiger la retransmission de l'octet erroné, ...).
Le contrôle de parité croisé (aussi appelé contrôle de redondance longitudinale ou Longitudinal redundancy Check, noté LRC)
consiste non pas à contrôler l'intégrité des données d'un caractère, mais à
contrôler l'intégrité des bits de parité d'un bloc de caractères.
Soit "HELLO" le message à transmettre, en utilisant le code ASCII standard. Voici les
données telles qu'elles seront transmises avec les codes de contrôle de parité croisé :
Lettre | Code ASCII (sur 7 bits) | Bit de parité (LRC) |
H | 1001000 | 0 |
E | 1000101 | 1 |
L | 1001100 | 1 |
L | 1001100 | 1 |
0 | 1001111 | 1 |
VRC | 1000010 | 0 |
Le contrôle de redondance cyclique (noté CRC, ou en anglais cyclic redundancy check)
est un moyen de contrôle d'intégrité des données puissant et facile à mettre en oeuvre.
Il représente la principale méthode de détection d'erreurs utilisée dans les télécommunications.
Le contrôle de redondance cyclique consiste à protéger des blocs de données, appelés trames
(frames en anglais). A chaque trame est associé un bloc données, appelé code de contrôle
(parfois CRC par abus de langage ou FCS pour Frame Check Sequence dans le cas d'un code de 32 bits). Le code CRC
contient des éléments redondants vis-à-vis de la trame, permettant
de détecter les erreurs, mais aussi de les réparer.
Le principe du CRC consiste à traiter les séquences binaires comme des
polynômes binaires, c'est-à-dire des polynômes dont les coefficients correspondent
à la séquence binaire. Ainsi la séquence binaire 0110101001 peut être représenté
sous la forme polynômiale suivante :
0*X9 + 1*X8 + 1*X7 + 0*X6 + 1*X5 + 0*X4 + 1*X3 + 0*X2 + 0*X1 + 1*X0
soit
X8 + X7 + X5 + X3 + X0
ou encore
X8 + X7 + X5 + X3 + 1
De cette façon, le bit de poids faible de la séquence (le bit le plus à droite) représente
le degré 0 du polynôme (X0 = 1), le 4ème bit en partant de la droite représente le degré
3 du polynôme (X3), ... Une séquence de n bits constitue donc un polynôme de
degré maximal n-1. Toutes les expressions polynômiales sont manipulées par la suite avec une arithmétique modulo 2.
Dans ce mécanisme de détection d'erreur,
un polynôme prédéfini (appelé polynôme générateur et noté G(X)) est
connu de l'émetteur et le récepteur. La détection d'erreur consiste pour l'émetteur à effectuer
un algortihme sur les bits de la trame afin de générer un CRC, et de transmettre ces deux éléments
au récepteur. Il suffit alors au récepteur d'effectuer le même
calcul afin de vérifier que le CRC est valide.
Soit M le message correspondant aux bits de la trame à envoyer et M(X) le polynôme associé.
Appelons M' le message transmis, c'est-à-dire le message initial auquel aura été concaténé
le CRC de n bits. Le CRC est tel que M'(X)/G(X)=0.
Le code CRC est ainsi égal au reste de la division polynomiale de M(X) (auquel on a préalablement concatèné n bits nuls correspondant à la longueur du CRC) par G(X).
Le plus simple est encore de prendre un exemple : prenons le message M de 16 bits suivant : 1011 0001 0010 1010 (noté B1 en hexadécimal). Prenons
G(X) = X3 + 1 (représenté en binaire par 1001).
Etant donné que G(X) est de degré 3, il s'agit d'ajouter 4 bits nuls à M :
10110001001010100000
Le CRC est égal au reste de la division de M par G :
10110001001010100000
1001...,..,.,.,.....
----...,..,.,.,.....
0100..,..,.,.,.....
0000..,..,.,.,.....
----..,..,.,.,.....
1000.,..,.,.,.....
0000.,..,.,.,.....
----.,..,.,.,.....
1000.,..,.,.,.....
1001,..,.,.,.....
----,..,.,.,.....
1111..,.,.,.....
1001..,.,.,.....
----..,.,.,.....
1100.,.,.,.....
1001.,.,.,.....
----.,.,.,.....
1101,.,.,.....
1001,.,.,.....
----,.,.,.....
1000.,.,.....
0000.,.,.....
----.,.,.....
10001,.....
1001,.,.....
----,.,.....
10000.,.....
1001.,.....
----
1111,.....
1001,.....
----,.....
1100.....
1001.....
----.....
1100....
1001....
----....
1010...
1001...
----...
0110..
0000..
----..
1100.
1001.
----.
1010
1001
----
0011
Pour créer M' il suffit de concaténer le CRC ainsi obtenu aux bits de la trame à transmettre :
M' = 1011000100101010 + 0011
M' = 10110001001010100011
Ainsi, si le destinataire du message effectue la division de M' par G, il obtiendra un reste nul si la transmission
s'est effectuée sans erreur :
10110001001010100011
1001...,..,.,.,...,,
----...,..,.,.,...,,
0100..,..,.,.,...,,
0000..,..,.,.,...,,
----..,..,.,.,...,,
1000.,..,.,.,.....
1001.,..,.,.,.....
----.,..,.,.,.....
0010,..,.,.,.....
0000,..,.,.,.....
----,..,.,.,.....
0101..,.,.,.....
0000..,.,.,.....
----..,.,.,.....
1010.,.,.,.....
1001.,.,.,.....
----.,.,.,.....
0110,.,.,.....
0000,.,.,.....
----,.,.,.....
1101.,.,.....
1001.,.,.....
----.,.,.....
1010,.,.....
1001,.,.....
----,.,.....
0111.,.....
0000.,.....
----
1110,.....
1001,.....
----,.....
1111.....
1001.....
----.....
1100....
1001....
----....
1010...
1001...
----...
0110..
0000..
----,,
1101,
1001,
----,
1001
1001
----
0
Les polynômes générateurs les plus couramment employés sont :
- CRC-12 : X12 + X11 + X3 + X2 + X + 1
- CRC-16 : X16 + X15 + X2 + 1
- CRC CCITT V41 : X16 + X12 + X5 + 1
Ce code est notamment utilisé dans la procédure HDLC
- CRC-32 (Ethernet): = X32 + X26 + X23 + X22 + X16 + X12 +
X11 + X10 + X8 + X7 + X5 + X4 + X2 + X + 1
- CRC ARPA: X24 + X23+ X17 + X16 + X15 +
X13 + X11 + X10 + X9 + X8 + X5 + X3 + 1
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