LDAP (Lightweight Directory Access Protocol, traduisez Protocole d'accès aux annuaires léger et prononcez "èl-dap")
est un protocole standard permettant de gérer des annuaires, c'est-à-dire d'accéder
à des bases d'informations sur les utilisateurs d'un réseau par l'intermédiaire de protocoles TCP/IP.
Les bases d'informations sont généralement relatives à des utilisateurs, mais elles sont parfois utilisées
à d'autres fins comme pour gérer du matériel dans une entreprise.
Le protocole LDAP, développé en 1993 par l'université du Michigan,
avait pour but de supplanter le protocole DAP (servant à accéder au service d'annuaire X.500 de l'OSI),
en l'intégrant à la suite TCP/IP.
Le service d'annuaire X.500 était un standard conçu en 1988 par les opérateurs télécoms
prévu pour interconnecter tout type d'annuaire dans un but de normalisation. Celui-ci définit :
- des règles de nommages pour les éléments qu'il contient
- des protocole d'accès à l'annuaire (dont DAP)
- des moyens d'authentification de l'utilisateur
Toutefois, la norme X500 était basée sur les protocoles ISO et impliquait
donc une mise en place très lourde. Ainsi, en 1993 l'université du Michigan a
adapté le protocole DAP de la norme X.500 au protocole TCP/IP et mis au point LDAP.
A partir de 1995, LDAP est devenu un annuaire
natif (standalone LDAP), afin de ne plus servir uniquement à accéder à des annuaires
de type X500, c'est-à-dire en gérant sa propre base de données. LDAP est ainsi une version allégée du protocole DAP, d'où son nom de
Lightweight Directory Access Protocol prévu pour fonctionner avec les protocoles TCP/IP.
Le protocole LDAP définit la méthode d'accès aux données sur le serveur
au niveau du client, et non la manière de laquelle les informations sont stockées.
Le protocole LDAP en est actuellement à la version 3 et a été normalisé par l'IETF
(Internet Engineering Task Force). Ainsi, il existe une RFC pour chaque version de LDAP,
constituant un document de référence:
Le protocole LDAP est uniquement prévu pour gérer l'interfaçage avec
les annuaires. Plus exactement il s'agit d'une norme définissant la façon suivant laquelle
les informations sont échangées entre le client et le serveur LDAP ainsi que la manière
de laquelle les données sont représentées.
Ainsi ce protocole se conforme à quatre modèles de base :
- un modèle d'information : définissant le type d'information stocké dans l'annuaire
- un modèle de nommage (parfois appelé modèle de désignation) : définissant la façon de laquelle les informations sont organisées dans l'annuaire et leur désignation
- un modèle fonctionnel (parfois appelé modèle de services) : définissant la manière d'accéder aux informations et éventuellement de les modifier, c'est-à-dire les services offerts par l'annuaire.
- un modèle de sécurité : définissant les mécanismes d'authentification et de droits d'accès des utilisateurs à l'annuaire.
De plus, LDAP définit la communication entre
- Le client et le serveur, c'est-à-dire les commandes de connexion et de déconnexion au serveur, de recherche ou de modification des entrées
- Les serveurs eux-mêmes, pour définir d'une part le service de réplication (replication service), c'est-à-dire un échange de contenu entre serveurs et synchronisation,
d'autre part pour créer des liens entre les annuaires (on parle de referral service).
Le format des données dans le protocole LDAP n'est pas le format ASCII comme c'est le cas pour la plupart des protocoles
mais une version allégée du Basic Encoding Rules (BER) appelée Lightweight Basic Encoding Rules (LBER).
D'autre part, LDAP fournit un format d'échange (LDIF, Lightweight Data Interchange Format) permettant d'importer et d'exporter les données
d'un annuaire avec un simple fichier texte
Enfin il existe un certain nombre d'API (Application Programming Interface, c'est-à-dire des interfaces de programmation) permettant de développer des applications clientes
permettant de se connecter à des serveurs LDAP avec différents langages
Ainsi LDAP fournit à l'utilisateur des méthodes lui permettant de:
- se connecter
- se déconnecter
- rechercher des informations
- comparer des informations
- insérer des entrées
- modifier des entrées
- supprimer des entrées
D'autre part le protocole LDAP (dans sa version 3) propose des mécanismes de chiffrement (SSL, ...) et
d'authentification (SASL) permettant de sécuriser l'accès aux informations stockées
dans la base.
De plus, contrairement à la plupart des protocoles, LDAP permet d'effectuer plusieurs requêtes sur le serveur d'annuaire à
l'aide d'une seule connexion. en effet, le protocole HTTP ne permet d'effectuer qu'une et une seule requête
à chaque connexion au serveur.
Le protocole LDAP version 3 a été conçu de telle façon
qu'il soit possible d'y ajouter des fonctionnalités sans avoir à s'écarter de la norme
grâce à trois concepts :
- opérations étendues LDAP (LDAP extended operations) permettant de rajouter une opération
aux neuf opérations originales
- contrôles LDAP (LDAP controls) permettant d'associer des paramètres supplémentaires à
une opération pour en modifier le comportement
- SASL (Simple Authentification and Security Layer), une couche supplémentaire permettant d'utiliser des méthodes
d'authentification externes de façon modulaire
LDAP fournit un ensemble de fonctions (procédures) pour effectuer des requêtes
sur les données afin de rechercher, modifier, effacer des entrées dans les
répertoires.
Voici la liste des principales opérations que LDAP peut effectuer:
Opération |
Description |
Abandon |
Abandonne l'opération précédemment envoyées au serveur |
Add |
Ajoute une entrée au répertoire |
Bind |
Initie une nouvelle session sur le serveur LDAP |
Compare |
Compare les entrées d'un répertoire selon des critères |
Delete |
Supprime une entrée d'un répertoire |
Extended |
Effectue des opérations étendues |
Rename |
Modifie le nom d'une entrée |
Search |
Recherche des entrées d'un répertoire |
Unbind |
Termine une session sur le serveur LDAP |
LDAP fournit un format d'échange (LDIF, Lightweight Data Interchange Format) permettant d'importer et d'exporter les données
d'un annuaire avec un simple fichier texte. La majorité des serveurs LDAP supportent ce format, ce qui permet une grande interopérabilité
entre eux.
La syntaxe de ce format est la suivante:
[<id>]
dn: <distinguished name>
<attribut> : <valeur>
<attribut> : <valeur>
...
Dans ce fichier id est facultatif, il s'agit d'un entier positif permettant d'identifier
l'entrée dans la base de données.
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- chaque nouvelle entrée doit être séparée de la définition de l'entrée
précédente à l'aide d'un saut de ligne (ligne vide)
- Il est possible de définir un attribut sur plusieurs lignes en commençant les lignes suivantes
par un espace ou une tabulation
- Il est possible de définir plusieurs valeurs pour un attribut en répétant la chaîne
nom:valeur sur des lignes séparées
- lorsque la valeur contient un caractère spécial (non imprimable, un espace ou :), l'attribut
doit être suivi de :: puis de la valeur encodée en base64
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