Les ondes radio-électriques ont intrinsèquement une grande capacité
à se propager dans toutes les directions avec
une portée relativement grande. Il est ainsi très difficile d'arriver à
confiner les émissions d'ondes radio dans un pèrimètre restreint.
La propagation des ondes radio doit également être pensée en trois dimensions. Ainsi
les ondes se propagent également d'un étage à un autre (avec de plus
grandes atténuations.
La principale conséquence de cette "propagation sauvage" des ondes
radio est la facilité que peut avoir une personne non autorisée d'écouter le réseau,
éventuellement en dehors de l'enceinte du bâtiment où le réseau sans fil est déployé.
Là où le bât blesse c'est qu'un réseau sans fil peut très
bien être installé dans une entreprise sans que le service informatique ne soit au courant ! Il suffit
en effet à un employé de brancher un point d'accès sur une prise réseau pour que toutes
les communications du réseau soient rendues "publiques" dans le rayon de couverture du point d'accès !
Etant donné qu'il est très facile d'"écouter" des réseaux sans fil,
une pratique venue tout droit des Etats-Unis consiste à circuler dans la ville avec un ordinateur
portable (voire un assistant personnel) équipé d'une carte réseau sans fil à la
recherche de réseaux sans fil, il s'agit du war driving (parfois noté wardriving ou war-Xing pour
"war crossing").
Des logiciels spécialisés dans ce type d'activité permettent même d'établir
une cartographie très précise en exploitant un matériel de géolocalisation (GPS,
Global Positionning System).
Les cartes établies permettent ainsi de mettre en évidence les réseaux sans
fil déployés non sécurisés, offrant même parfois un accès à internet !
De nombreux sites capitalisant ces informations ont vu le jour sur internet, si bien que
des étudiants londoniens ont eu l'idée d'inventer
un "langage des signes" dont le but est de rendre visible les réseaux sans fil en dessinant à
même le trottoir des symboles à la craie indiquant la présence d'un réseau wireless, il s'agit du
« war-chalking » (francisé en craieFiti ou craie-fiti).
Deux demi-cercles opposés désignent ainsi un réseau ouvert offrant un accès à Internet,
un rond signale la présence d'un réseau sans fil ouvert sans accès à un réseau filaire
et enfin un W encerclé met en évidence la présence d'un réseau sans fil correctement sécurisé.
Les risques liés à la mauvaise protection d'un réseau sans fil sont multiples :
Par défaut un réseau sans fil est non sécurisé, c'est-à-dire
qu'il est ouvert à tous et que toute personne se trouvant dans le rayon de portée
d'un point d'accès peut potentiellement écouter toutes les communications circulant
sur le réseau. Pour un particulier la menace est faible car les données sont rarement
confidentielles, si ce n'est les données à caractère personnel. Pour une
entreprise en revanche l'enjeu stratégique peut être très important.
Lorsqu'un point d'accès est installé sur le réseau local, il permet aux stations
d'accéder au réseau filaire et éventuellement à internet si le réseau
local y est relié. Un réseau sans fil non sécurisé représente
de cette façon un point d'entrée royal pour le pirate au réseau interne d'une entreprise
ou une organisation.
Outre le vol ou la destruction d'informations présentes sur le réseau et
l'accès à internet gratuit pour le pirate, le réseau sans fil peut également
représenter une aubaine pour ce dernier dans le but de mener des attaques sur Internet. En effet
étant donné qu'il n'y a aucun moyen d'identifier le pirate sur le réseau, l'entreprise
ayant installé le réseau sans fil risque d'être tenue responsable de l'attaque.
Les ondes radio sont très sensibles aux interférences, c'est
la raison pour laquelle un signal peut facilement être brouillé par une émission radio
ayant une fréquence proche de celle utilisé dans le réseau sans fil.
Un simple four à micro-ondes peut ainsi rendre totalement inopérable un réseau sans
fil lorsqu'il fonctionne dans le rayon d'action d'un point d'accès.
La méthode d'accès au réseau de la norme 802.11 est basé
sur le protocole CSMA/CA, consistant à attendre
que le réseau soit libre avant d'émettre. Une fois la connexion établie,
une station doit s'associer à un point d'accès afin de pouvoir lui envoyer
des paquets. Ainsi, les méthodes d'accès au réseau et d'association
étant connus, il est simple pour un pirate d'envoyer des paquets demandant la
désassociation de la station. Il s'agit d'un déni de service, c'est-à-dire
d'envoyer des informations de telle manière à perturber volontairement le fonctionnement
du réseau sans fil.
D'autre part, la connexion à des réseaux sans fil est consommatrice
d'énergie. Même si les périphériques sans fil sont dotés de fonctionnalités
leur permettant d'économiser le maximum d'énergie, un pirate peut éventuellement
envoyer un grand nombre de données (chiffrées) à une machine de telle manière
à la surcharger. En effet, un grand nombre de périphériques portables (assistant digital personnel,
ordinateur portable, ...) possèdent une autonomie limitée, c'est pourquoi un pirate peut
vouloir provoquer une surconsommation d'énergie de telle manière à rendre l'appareil
temporairement inutilisable, c'est ce que l'on appelle un déni de service sur batterie.
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